Mwen diw non
L’histoire dit-on ne se répète pas. Elle bégaie. La Guadeloupe avait connu la défiance de l’électorat vis-à-vis de la classe politique. Les élus Martiniquais et Guyanais ont commis les mêmes erreurs. Les mêmes causes ont donc produit les mêmes effets.
Les électeurs Guyanais et Martiniquais ont rejeté la proposition de la majorité des élus des deux régions d’adopter un statut correspondant à la description faite dans l’article 74 de la Constitution. Le verdict était attendu car les sondages étaient sans équivoque sur le résultat. Il ne m’appartient pas de juger le bien fondé de la décision d’un électorat. D’une part parce que c’est l’expression de la démocratie, et d’autre part parce que c’est l’affaire des Guyanais et des Martiniquais exclusivement. C’est de leur avenir qu’il s’agit. C’est à eux d’en décider.
On ne peut cependant manquer de s’étonner de l’étonnement des élus partisans du Oui. Ils ont commis à six années d’intervalle, la même erreur, le même péché original que les homologues Guadeloupéens. Comment demander à une population de choisir un statut avant que personne n’en connaisse le contenu. Il leur fallait choisir, puis la loi allait définir à quelle sauce ils allaient être assaisonnés. Qui peut adopter une coquille vide en guise d’avenir ?
Le résultat en Guadeloupe fut immédiat. Les partisans de l’article 74 ont disparu corps et biens, y compris des plateaux de télévision qu’ils trustaient avant le scrutin. Les élus qui en étaient les adeptes sont depuis muets ou font carrément dans le déni. Même Lurel, adepte du 73 « renforcé », ne sait comment faire pour gommer le mot de trop de son vocabulaire.
En somme, tout le monde est de fait pour un moratoire. Proposition que j’ai été une fois de plus le premier candidat à émettre. Reste à savoir si certains ne vont pas faire de la surenchère. J’ai proposé un moratoire de 10 ans. Qui dit mieux. Quelqu’un propose 20 ? Le problème avec nos responsables, c’est qu’ils sont expérimentés, mais que leur expérience ne leur sert que de rétroviseur. Ils ne lisent que dans le passé, ne voient pas l’avenir. Or, diriger c’est prévoir. En politique, nous n’aurions donc que des élus, pas de dirigeants politiques.