Lurel en matador, ou le dictateur frivole

Publié le par Alain Lesueur

Monsieur Je sais tout, tous les autres sont des cons, voilà l’image que Lurel cherche à donner de lui–même. Du coup, c’est Monsieur Je décide de tout. A l’approche des élections, il est organisateur de concert. En revanche pour le travail sérieux on repassera.

 

Deux caractéristiques trahissent l’homme Lurel à travers son exercice de la fonction de président. De l’avis de ceux qui ont géré la Région avec lui pendant six ans, tout doit passer par Lurel. C’est lui qui doit décider de tout. Cela correspond à l’image que l’intéressé cherche lui-même à donner de lui. Selon lui, il serait non seulement compétent, mais le seul à être compétent en Guadeloupe… et dans les environs. Alors qu’il fustigeait Lucette Michaux Chvry pour sa gestion personnelle, l’élève Lurel s’est attaché à dépasser la maîtresse Lucette.

Le problème, c’est que Lurel est arrivé à la Région sans expérience, avec un petit bagage de maire débutant, dans la minuscule commune de Vieux Habitants, contrairement à Lucette qui avait déjà occupé tous les mandats locaux, y compris la présidence du conseil général.

Inexpérimenté à l’arrivée, le caractère de surfeur de Lurel ne l’a pas aidé à s’investir dans les dossiers autant qu’il l’aurait fallu. D’autant qu’assoiffé de postes et d’honneurs, il est resté député, s’est fait désigner responsable de l’outre mer au Parti socialiste, et ne s’est occupé de la Région qu’à temps très partiel. Sans compter qu’à la moindre occasion de voyage, il n’était pas le dernier à monter dans l’avion gratuit. Quitte à l’affréter aux frais de la Région, nous.

Aucune personne sérieuse ne peut occuper deux ou trois postes qui exigent qu’on consacre tout son temps à celui-ci comme à celui-là. Encore moins quand l’un est à Basse-Terre, et l’autre à Paris, à 7000 kilomètres. Lurel est un politicien, pas un homme politique sérieux.

 

En somme, le côté dictatorial de Lurel, s’accommode fort bien d’un défaut que l’on pourrait penser incompatible avec l’image austère du dictateur. Lurel n’aime rien moins que la frime, le m’as-tu-vu, le semblant. Il incarne parfaitement la définition du matador. En espagnol, c’est le torero, qui lorsqu’il entre dans l’arène doit aller jusqu’à tuer son adversaire, le taureau. Et pour cela le matador ne recule devant aucune ruse. Il agite la muleta pour le tromper. Il lâche lâchement les picadors pour saigner le taureau, afin qu’il soit à bout, et cache soigneusement son épée pour l’estocade finale. Mais le matadô en créole, c’est la femme en costume créole qui parade et dont la tête, selon l’art de l’attacher, essaie d’aguicher le passant ou d’attirer l’attention du touriste photographe.

 

Lurel est le champion de l’affichage publicitaire d’une action politique microscopique. A part inaugurer les projets imaginés, élaborés, voire entamés par Lucette, le principal rôle de Lurel a consisté à choisir la couleur du ruban bleu blanc rouge et la taille des ciseaux pour le couper.

 

En revanche, Lurel est un bienfaiteur de France Antilles. Aucun président de Région de France et de Navarre n’a claqué autant d’argent inutilement en pleine pages de publicité pour ne pas parler de ce que la Région devrait faire d’essentiel et qu’elle ne fait pas.

La Région dépense plus en publicité dans France Antilles, que tous les organisateurs de concerts réunis, qu’aucun concessionnaire automobile, qu’aucun super ou hyper marché. Pas étonnant que France Antilles lui renvoie l’ascenseur, avec sa bobine à la une, le samedi, le jour de plus grosse vente. Tout cela pour dire que Lurel n’a rien à dire et qu’il prend beaucoup de place pour le dire.

Lurel ne connaît visiblement pas le contenu de la communication de service public. Il doit croire que la Région produit du coca-cola.

 

Publié dans Léger mais réel

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J
<br /> Monsieur LESUEUR, je déteste tous ceux qui prennent les autres de haut. C'est la raison pour laquelle Monsieur Lurel m'est insupportable. Maintenant si durant la campagne vous arrivez à faire la<br /> démonstrateur que c'est bluffeur qui trompe les guadeloupéens, je voterai pour vous. J'attends avec impatience de vous voir tous les deux sur un plateau de télé.<br /> <br /> <br />
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A
<br /> Cher Monsieur Grava. Je n'ai rien contre Monsieur Lurel, même si comme vous, je n'ai pas d'attirance particulière pour les jouers de poker, un jeu où le bluff est requis. La politique, ce n'est pas<br /> un jeu sans conséquence pour les citoyens. Le bluff en politique m'insupporte autant qu'à vous. Démasquer Lurel est facile. C'est une question d'information des citoyens. Les médias font plus de<br /> propagande en ce moment que d'information. Sans doute Lurel est-il le premier à être conscient de la catastrophe que ses six ans, cloturés par une crise sociale sans<br /> précédent, représentent pour la Guadeloupe. Les mêmes médias qui m'appellent pour les aider à faire de l'audimat en période normale, me refusent l'antenne, alors que je suis candidat. Je<br /> suis le seul candidat qui leur donne des éléments de programme et le seul dont ils n'annoncent même pas la candidature. Et cela dure depuis fin novembre. Pendant ce temps, ils meublent les journaux<br /> d'information avec des cancans entre petits politiciens communaux, incapables de passer à la dimension régionale. La seule chance pour Lurel d'être réélu est qu'il n'y ait pas de véritable camapgne<br /> électorale, mais l'actuelle campagne de propagande qui ne respecte ni les recommandations du CSA, ni les interdictions légales prévues au code électoral. Le meilleur ennemi de Lurel, c'est Lurel<br /> lui-même. Et ses excès dans tous les domaines finiront par se retourner contre lui. Il me suffit donc d'une heure d'antenne à la télévision à une heure de bonne écoute pour montrer à quel point, à<br /> l'inverse de ce que véhiculent les médias et contrairement aux apparences, le roi est nu. Lurel est déjà battu par lui-même. Son unique chance est que ses opposants, à force de dire et de<br /> faire n'importe quoi, le remettent à la Région.<br /> <br /> <br />
D
<br /> Mr LESUEUR à la lecture de la réaction déposée plus haut je vous dis simplement<br /> Cave canem !!<br /> <br /> <br />
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J
<br /> Tu as déjà essayé de gérer une minuscule commune, toi ? Assoiffé de postes et Monsieur Je sais tout pour les autres ? Comment tu te justifie alors ? Attention à ce que tu dis, cela peut te<br /> désavantager. Apprend déjà à séduire la majorité des électeurs de ta commune, et on en reparlera...<br /> De Basse-Terre...<br /> <br /> <br />
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A
<br /> 1. Il suffit cher Monsieur Adrien de consulter mon Cv pour savoir ce que j'ai eu à gérer. 2.Il n'est pas abusif d'être assoiffé quand on n'a jamais bu, et donc assoiffé de postes électifs<br /> quand on est simple conseiller municipal. 3. On ne construit pas un pays avec des gens qui n'ont aucune ambition, ni pour eux, ni pour le pays. 4. Je ne dis rien pour être avantagé, ni pour ne pas<br /> être désavantagé. je dis ce que je crois bon que mon interlocuteur entende. Même si, comme dans votre cas, cela ne fait pas plaisir. 5. Je m'applique précisément, non pas à séduire les électeurs de<br /> ma commune, mais à les convaincre qu'il ne faut pas sacrifier l'avenir de leur enfants à leur intérêt immédiat. 6. Obama n'a pas attendu d'être maire de sa vile de naissance ou d'adoption. Sa place<br /> était à la Maison blanche. Il y est. Merci de m'avoir fait l'amitié d'un commentaire. C'est du débta que jaillit la lumière.<br /> <br /> <br />
F
<br /> Tout ce qui est excessif est dérisoire. Et vous êtes TRES excessif dans votre charge !<br /> <br /> <br />
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A
<br /> <br /> Cher Franck. Le style se veut sciemmente provocateur, donc léger. Hélas, le fond est réel. Votre commentaire n'argumente pas. Je ne le ferai pas davantage.<br /> Rendez-vous sur mon blog et pendant la campagne. Je vous ferai la démonstration que précisément, je n'écris rien que je ne puisse démontrer. Ce qui ne vous obligera pas cependant à être d'accord.<br /> La démocratie n'interdit pas d'être partisan nide ne jamais démordre de ses convictions. A bientôt et merci.<br /> <br /> <br /> <br />